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La première occupation humaine du territoire sur lequel se trouve aujourd’hui la commune de Bouc Bel Air remonte à environ 6000 ans, lorsqu’une communauté néolithique s’installe sur les flancs d’une colline située à 3 kilomètres environ au sud du village actuel, et nommée le Baou Roux (la « barre rouge »).

Par la suite, lorsque les premiers commerçants grecs arrivent dans la région, huit siècles avant J.C., la zone est alors occupée par les Ligures, descendants des populations néolithiques.

Une civilisation particulière s’élabore alors, la civilisation salyenne, qui s’installe sur des sites fortifiés de hauteur, les oppidums, comme Entremont, près d’Aix-en-Provence, qui devient leur capitale.

Ces constructions traduisent l’inquiétude de la population face au développement hégémonique de Marseille qui est rapidement devenue une puissance cité commerciale.

Dans ce contexte, le Baou Roux jouit d’une situation privilégiée, dont la valeur stratégique est évidente. Il devient un poste de défense avancé, du sommet duquel on peut surveiller la voie de communication naturelle entre Marseille et la vallée de l’Arc (le nom de Bouc pourrait avoir comme origine le mot latin buccum, qui signifie le passage).
Les Salyens y édifient un habitat urbain avec ses rues, ses portiques, ses fortifications et ses maisons de pierres.

Les premiers châteaux

En 125 avant J.C., Marseille fait appel à son allié romain pour combattre les Salyens, et en 124 avant J.C., les légions romaines décident de prendre Entremont qui ne pourra résister à l’imposante machine de guerre romaine. Le site du Baou Roux est lui aussi pillé et incendié. Après la destruction du village salyen, les quelques survivants et leurs descendants, rejoints par des colons romains, s’installent dans la plaine, bâtissent des villas romaines, dont une à Sousquières, sous le rocher du Baou Roux.

En 536, la Provence entre dans le royaume franc et subit le sort incertain des autres provinces, ballottées au gré des partages successoraux de la dynastie mérovingienne. Bouc (Bùcco) est alors un territoire forestier où la vie se concentre le long des voies de communication et autour des anciennes villae gallo-romaines devenues domaines agricoles.

Au cours de la première moitié du VIIIème siècle, Arabes et Francs transforment la région en un véritable champ de bataille, et les habitants entreprennent de construire de nouvelles fortifications pour se protéger. C’est à cette époque qu’est bâti sur le site du village actuel, le premier château de Bouc (« Castrum Bùcco »), qui sera transformé par la suite en forteresse, lorsque la seigneurie deviendra un domaine comtal. Elle restera pendant six siècles un point stratégique important pour la défense du Comté de Provence.

Bouc au temps des guerres de religions

En 1589, Bouc est le cadre d’un épisode local des guerres de religions qui touchent alors l’ensemble du territoire national.
Depuis son nid d’aigle, la garnison royaliste de Bouc tente en effet de paralyser les relations commerciales entre Aix et Marseille, toutes deux "ligueuses", c’est à dire fidèles au parti catholique des de Guise qui s’opposent à la liberté du culte protestant en France.

Le 3 septembre 1589, les ligueurs tentent de prendre par la force le château de Bouc mais plusieurs assauts successifs ne parviennent pas à déloger la garnison qui offre une résistance inattendue. Pourtant, seuls trente hommes, commandés par un jeune capitaine, Autric des Mées, sont présents pour assurer la défense su site.

Le matin suivant, l’assaut reprend, sans plus de succès et les assaillants décident de se retirer, lorsqu’un coup du sort transforme l’issue de la bataille : un arquebusier tue Autric au moment où celui-ci s’apprêtait à fêter la victoire. Autric mort, l’espoir change naturellement de camp et les ligueurs s’emparent du château au cours d’un ultime assaut.

En 1690, le fief est érigé en marquisat, par lettres patentes du roi Louis XIV. Celles-ci nous apprennent que la paroisse avait alors "un beau château, un bourg fermé de murailles, un parc et un bel enclos avec de très belles sources d’eau qui forment diverses cascades et le rendent un des plus beaux lieux de la province...".

Bouc, marquisat d’Albertas

En 1700, Bouc compte environ 700 habitants. 130 maisons et autant de familles. Le village se développe et prospère, en grande partie , grâce au négoce et à l’artisanat. La production agricole de la commune s’intensifie également. De nombreux moulins sont bâtis et les premières bastides sont construites sur la plaine, plus confortables que les maisons étagées du vieux village médiéval.

En 1767, le roi Louis XIV confirme le marquisat des terres de Bouc en faveur de Jean-Baptiste d’Albertas et le village prend le nom de son propriétaire. Ce dernier nommé en 1771 premier président du nouveau parlement de Provence, partage sa vie entre son hôtel particulier aixois, son château de Gémenos et son pavillon de chasse de Bouc.

La construction des somptueux jardins qui s’étagent aujourd’hui à l’est de la route nationale jusqu’au pied du village, et qui sont parmi les plus beaux et les plus vastes de la région aixoise, avait débuté en 1754. Les statues et les escaliers, ainsi que les bassins et les fontaines alimentées par des sources vives étaient destinées à constituer le cadre dans lequel devait prendre place un château digne du rang de son propriétaire. Mais l’assassinat de ce dernier empêcha le grandiose projet de voir le jour (les jardins sont classés monuments historiques depuis 1991).

De la révolution au XXe siècle

La révolution rend son nom primitif à la commune, et contraint les membres de la famille d’Albertas à la fuite, et leurs terres, ainsi que leurs biens, sont confisqués.
Plus tard, alors que Bonaparte met un terme à la révolution en 1803, un jeune écolier apprend à lire et à écrire sur les bancs de l’école du curé de Bouc, avant de partir étudier à Marseille. Celui-ci n’est autre qu’Adolphe Thiers, futur Président de la République. A partir de 1850, le développement de l’industrie attire vers le port de Marseille une main d’œuvre abandonnant le monde agricole. La campagne se dépeuple et l’attrait d’une vie meilleure conduit une partie des hommes de Bouc vers les savonneries, amidonneries et raffineries marseillaises. La population de Bouc passe ainsi de 1300 habitants en 1850 à 800 en 1900.

En 1907, un arrêté préfectoral transforme le nom de Bouc en Bouc Bel Air afin qu’il n’y ait plus de confusion avec Port de Bouc. Sur la commune quelques exploitations agricoles demeurent. Des vignes couvrent certaines parcelles à flanc de colline. Des troupeaux de chèvres et de moutons conservent au village son caractère rural. Jusque dans les années cinquante, il n’y a pas de route menant au village. Les chemins dé terre sont les seules voies d’accès au centre I1 faut dire que la majeure partie de l’année sa population se réduit à quelques familles. L’été, en revanche, le village se réveille peuplé d’estivants de Marseille et des alentours.

Bouc Bel Air voit sa population augmenter très lentement jusqu’aux années soixante. Cette période marque un tournant. Sous l’effet des nombreuses arrivées de rapatriés d’Algérie et de l’urbanisation rapide des régions aixoise et marseillaise, le nombre d’habitants passe à Bouc de 2160 en 1962 à plus de 12000 en 1993.
De nombreux lotissements se construisent dans le bas de la commune. Celle-ci devient peu à peu strictement résidentielle. Les exploitations agricoles disparaissent finalement.

Désormais Bouc Bel Air est constitué de différents quartiers plus ou moins autonomes, situés à proximité immédiate des grands axes de communication qui traversent Bouc : RN 8, A7. Malgré le développement important qu’a connu la commune au cours de ces dernières décennies, le vieux village de Bouc Air reste aujourd’hui un des seuls îlots de tranquillité en les agglomérations marseillaises et aixoises. Une atmosphère authentiquement provençale y règne toujours. Du haut du rocher, légèrement en recul, 1es Boucains continuent d’observer le fourmillement d’en bas.

http://www.boucbelair.fr/decouverte-ville-bouc-bel-air_fr.html

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