l’ Actualité des Vergers Amandiers
Accueil > ENVIRONNEMENT > Risque sanitaire pour les riverains de Mange-garri à Bouc Bel Air lié aux (...)

Risque sanitaire pour les riverains de Mange-garri à Bouc Bel Air lié aux boues rouges d’Alteo

samedi 11 mars 2017, par Fritz KUHN, Vincent MONET

3 mars 2017
Le Dr Roger Genet, directeur général de l’ANSES conclu dans une note du 4 janvier 2017 qu’il peut exister un risque sanitaire pour les riverains du site de stockage de Mangegarri à Bouc Bel Air lié à l’impact des émissions de poussières de boues rouges d’Alteo.

Ci dessous les conclusions détaillées de la note d’appui scientifique et technique de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail) du 4 janvier 2017 portant sur l’impact des émissions de poussières de boues rouges d’Alteo, issues du stockage de Mangegarri à Bouc Bel Air.

JPEGCrédit photo : © Gaëtan Hutter

« En premier lieu, l’Anses souligne que la géologie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est très variée. Le sol et le sous-sol ont été, voire sont toujours exploités, en raison de ressources minières importantes (lignite, bauxite, substances métalliques), de roches ornementales (marbres), de matériaux pour l’industrie (calcaires, argiles, ocres) et de matériaux pour la construction (concassés, ressources alluvionnaires).

Localement, la commune de Bouc Bel Air se situe au sein du bassin de lignite de Provence qui s’étend sur 70 km entre Saint-Maximin et l’étang de Berre et qui a été exploité dès le milieu du XVème siècle et jusqu’en 2003. Plus éloignées, à l’ouest et à l’est de cette zone sont localisées deux autres zones minières : les districts des Bauxites avec celui des Baux-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône (13) et celui de Brignoles dans le Var (83). Enfin, il a existé ou existe encore également localement des exploitations de minerais polymétalliques généralement de petite taille et exploitant des filons ou des lentilles.

De facto, la géologie particulière de la zone d’étude est caractérisée par une richesse naturelle du sol et du sous-sol en minerais variés.

Les investigations conduites par le BRGM (2016a ; 2016b) et l’exploitation des données collectées ne permettent pas de discriminer précisément la contribution spécifique, historique ou actuelle, de l’activité industrielle du site de stockage de Mange-Garri, propriété de la société Alteo. Il semble cependant vraisemblable que la contribution spécifique du site soit actuellement faible en l’état actuel des connaissances disponibles.

Les résultats basés sur les concentrations moyennes de PM10 mesurées lors de la campagne pilotée par le BRGM conduisent à identifier une problématique sanitaire associée aux particules présentes dans l’air ambiant. Cette problématique doit par ailleurs être replacée dans le contexte régional au vu des données d’AirPaca qui mettent en évidence des valeurs supérieures aux concentrations moyennes de PM10 mesurées lors de la campagne. La contribution spécifique de l’exploitation du site de stockage de Mange-Garri est difficile à quantifier. Par ailleurs, les résultats obtenus pourraient être possiblement amplifiés par les données d’une campagne mesurant les niveaux de concentration dans l’air ambiant plus étendues dans le temps, notamment au cours de la période estivale en raison d’une météorologie plus propice aux envols et à la dispersion de particules.

Concernant l’exposition par inhalation des riverains du site, un ERI légèrement supérieur au repère d’acceptabilité le plus protecteur (10-6) pouvant être utilisé, est mis en évidence en lien avec l’arsenic inorganique pour les groupes de population cible adultes résidant en zone 1 (zone située à l’ouest / nord-ouest du site de Mange-Garri).

Concernant l’exposition des riverains liée à l’ingestion de sol et de végétaux autoproduits, sans tenir compte des autres apports alimentaires, l’évaluation conduite amène à considérer que :

1) pour l’arsenic inorganique, les expositions conduisent à des ERI supérieurs au repère d’acceptabilité le plus protecteur (10-6) quelle que soit la zone échantillonnée (secteur ouest, secteur est-sud- est ou zone « bruit de fond ») et quelle que soit la population cible concernée (enfants ou adultes),

2) pour l’aluminium, les expositions conduisent à des quotients de danger supérieurs à 1 pour la cible enfants, quelle que soit la zone considérée (zone 1, 2 ou « bruit de fond »), mais uniquement en considérant un scénario d’exposition majorant s’appuyant sur les données de contamination maximales des sols déterminées après minéralisation totale.

3) pour le plomb, les expositions conduisent à des résultats contradictoires selon les approches méthodologiques et notamment en raison des divergences liées aux valeurs repères toxicologiques retenues. En considérant les valeurs récentes proposées par l’Anses (2013) ou l’EFSA (2010) (correspondant respectivement à des plombémies critiques de 12 et 15 μg/L), les résultats ne permettent pas d’exclure un risque sanitaire.

4) les trois éléments traces métalliques cités ci-dessus présentent des organes cibles ou des systèmes communs en termes d’effets sanitaires dont le système nerveux central et périphérique, le système immunitaire ainsi que la reproduction et le développement pouvant induire un risque cumulé du fait d’expositions concomitantes.

Ainsi, les résultats, fondés sur les données issues de l’étude BRGM et intégrées dans une EQRS simplifiée, ne permettent pas d’exclure un risque sanitaire au niveau local.
Il n’est pas possible de discriminer la contribution spécifique, historique ou actuelle, de l’exploitation industrielle du site de stockage de Mange-Garri propriété de la société Alteo, et ce au vu du contexte géologique particulier de la région mais également en considérant les autres activités industrielles et les autres sources anthropiques locales. »

Le directeur général
Dr Roger Genet


- Source : http://www.nation-ocean.org/risque-sanitaire-riverains-de-mangegarri-a-bouc-bel-air-lie-aux-boues-rouges-dalteo/
- Pétition : https://www.change.org/p/interdire-les-rejets-toxiques-en-mer-et-%c3%a0-terre-bouesrouges/u/19612445?utm_medium=email&utm_source=39389&utm_campaign=petition_update&sfmc_tk=52agFLJn1TuutEm0K4Ju5WjFpzPApzqdMgPoz5o0R5eifxBebVRynK9%2fUYYdQMoW


Vue aérienne :JPEG
Source : https://www.google.fr/maps/@43.4642811,5.4319476,6234m/data=!3m1!1e3

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0